En Mauritanie, l’affaire 373/09, présentée devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, révèle une triste réalité : l’esclavage et la discrimination envers les Afro-Mauritaniens persistent, malgré l’abolition officielle. Portée par INTERIGHTS et l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme, cette affaire met en lumière un système défaillant qui laisse des milliers de personnes privées de leurs droits fondamentaux, comme la liberté, l’éducation, et même la dignité.
Imaginez être né dans un monde où votre liberté est volée, où l’on vous refuse l’éducation et où votre dignité est bafouée. C’est le quotidien de nombreuses victimes en Mauritanie, contraintes à l’esclavage et à la discrimination. Leurs droits, pourtant garantis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, sont ignorés. L’article 1, proclamant l’égalité de tous, est foulé aux pieds, tout comme l’article 4 interdisant l’esclavage. Les conditions de vie des personnes asservies violent l’article 5, prohibant les traitements cruels et dégradants, tandis que la discrimination dont elles souffrent transgresse l’article 7. Enfin, le travail forcé et non rémunéré auquel elles sont soumises bafoue l’article 23, relatif au droit au travail.
Un aspect particulièrement inquiétant est le manque de connaissance des droits humains. Dans certaines régions, l’ignorance des lois et des conventions internationales normalise la discrimination et l’esclavage. Même les forces de l’ordre et le personnel judiciaire, parfois mal formés, peinent à appliquer les lois anti-esclavagistes. Ce manque de connaissances crée un climat d’impunité, laissant le champ libre à ces pratiques barbares. Sans éducation aux droits humains dès le plus jeune âge, comment espérer une culture du respect et de la tolérance ?
L’affaire 373/09 est plus qu’une simple affaire juridique.