Une crise silencieuse à Lausanne : l’urgence de prévenir les suicides en détention
Lausanne fait face à un problème trop souvent passé sous silence : les tentatives de suicide répétées à l’Hôtel de police de Saint-Martin, au cœur de la ville.
Selon des chiffres évoqués dans une intervention municipale, 82 tentatives auraient été recensées sur une année, soit plus d’une par semaine. Ces incidents, survenus dans les cellules de garde à vue, soulèvent des questions préoccupantes sur les conditions de détention et la prise en charge des personnes vulnérables.
Une souffrance qui interroge les conditions de détention
Les personnes placées en cellule de police ne sont pas des détenus condamnés, mais souvent des individus en crise, en attente d’audition, de transfert ou de soins.
Les tentatives de suicide observées traduisent un désespoir aigu, parfois lié à des troubles mentaux, à l’alcool ou à la prise de psychotropes, comme le reconnaissent les autorités lausannoises elles-mêmes.
L’Hôtel de police n’est pas conçu pour une surveillance médicale continue, ce qui rend la prévention difficile.
Les gardes à vue prolongées, l’isolement, la honte ou la peur du jugement judiciaire aggravent le risque.
Des droits humains mis à l’épreuve
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme rappelle que toute personne a droit à la vie, à la dignité et à un traitement humain (articles 3 et 5).
Le cas lausannois illustre la tension entre les impératifs de sécurité et la nécessité de préserver la santé mentale des personnes arrêtées.
Les organisations de défense des droits humains insistent sur l’obligation des autorités d’assurer des conditions de détention sûres, une assistance rapide et des dispositifs d’alerte adaptés.
Le droit à la santé (article 25) implique ici un accès effectif à un soutien médical et psychiatrique, même en garde à vue.
Causes et responsabilités
Les acteurs de terrain soulignent que la plupart des crises suicidaires surviennent dans un état de grande confusion mentale ou sous influence de substances.
Ce constat pose la question de la coordination entre services de police, et institutions sociales. et spirituelle.
Une meilleure communication interservices et la présence accrue de personnel formé à la prévention du suicide pourraient sauver des vies.
Certains élus lausannois appellent à repenser entièrement la gestion des gardes à vue, en y intégrant un dispositif de suivi médical permanent.
Enjeux pour la ville et perspectives
Le nombre de tentatives interpelle : il ne s’agit pas d’un phénomène marginal, mais d’un symptôme d’un système de prise en charge en crise.
Les autorités locales ont annoncé vouloir renforcer la formation des agents, installer des dispositifs de surveillance adaptés et collaborer avec des psychologues d’urgence.
Reste que ces mesures devront s’accompagner d’une réflexion plus large sur la dignité humaine dans les lieux de privation de liberté, pour que Lausanne reste fidèle à ses engagements en matière de droits humains.
Articles de la DUDH concernés
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Article 3 : Droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de la personne.
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Article 5 : Interdiction des traitements cruels, inhumains ou dégradants.
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Article 25 : Droit à un niveau de vie suffisant pour la santé et le bien-être.
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